Sceau de Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne, 15 juillet 1446 (Fonds de l’Hôtel-Dieu, B 43) Parmi la riche collection sigillographique des Archives de Valenciennes figure, dans le fonds de l’Hôtel-Dieu, le sceau de Nicolas Rolin (1376-1462), chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon. Cette empreinte sur cire rouge de 35 millimètres de diamètre est remarquablement conservée. Germain Demay en fit une description précise dans l’Inventaire des sceaux de la Flandre publié en 1873 : « un écu portant trois clefs, penché, timbré d’un heaume cimé d’une tête d’ange, supporté par deux aigles », avec cette légende : « Nicolas Rolin ». Le sceau est appendu à une charte datée de 1446 par laquelle le chancelier Rolin confirme le don fait par un bourgeois de Valenciennes au profit de l’Hôtel-Dieu de terres situées à Marly. Il en profite pour faire don lui-même à cet établissement des droits seigneuriaux qu’il détient sur ces terres. Ce document témoigne du grand intérêt que Nicolas Rolin portait aux institutions hospitalières et particulièrement à l’Hôtel-Dieu de Valenciennes, fondé en 1432. D’ailleurs, en 1443, lorsqu’il créa les célèbres Hospices de Beaune, il y fit appliquer le même règlement en plaçant à sa tête sœur Alardine Gasquière, religieuse hospitalière de Valenciennes. Comptes de la massarderie, 1347-1348 (CC 698) Le plus ancien registre des comptes de la Ville aujourd’hui conservé couvre la période allant du 8 septembre 1347 au 7 septembre 1348. L’année comptable valenciennoise commençait le jour de la procession du Saint-Cordon organisée chaque année par le Magistrat en action de grâce pour la délivrance de la Ville par la Vierge en l’an 1008.La plus ancienne mention de la procession apparaît d’ailleurs au 8e feuillet de ce registre. Cette année-là, les massards (trésoriers) versent à chaque ordre mendiant 40 sols pour leur participation à l’évènement. Ces ordres semblent être les seuls à être rémunérés pour leur présence. Le nombre des participants et les coûts engendrés par l’évènement au XIVe siècle sont sans commune mesure avec ceux des siècles suivants quand tous les corps politiques, économiques et religieux de Valenciennes y participeront. Acte de donation de la seigneurie de la Tannerie par Jean de l’Espaix au profit de l’abbaye Saint-Jean, décembre 1239 (AA 76 bis) Cet acte de donation, l’un des plus anciens documents des Archives de Valenciennes, donne naissance à une particularité qui va perdurer pendant cinq siècle. En effet, la seigneurie de la Tannerie, actuel quartier des Canonniers, bien qu’intégrée dans l’enceinte de la Ville gardera une totale indépendance juridictionnelle jusqu’à la Révolution. Ainsi, cette seigneurie avait son propre échevinage nommé par l’abbé de Saint-Jean, seigneur du lieu. Bulle du pape Eugène IV accordant une indulgence aux malades de l’Hôtel-Dieu, 4 juin 1433 (Fonds de l’Hôtel-Dieu, C 3) Fondé en 1432 par Gérard de Perfontaine avec l’aide de Jacqueline de Bavière, comtesse de Hainaut, l’Hôtel-Dieu de Valenciennes a rapidement bénéficié d’aumônes et de faveurs. Ainsi, dès l’année suivant sa fondation, le pape Eugène IV (1383-1447), par le biais de cette bulle, accorde une indulgence aux malades « à l’article de la mort » soignés à l’Hôtel-Dieu. Dans le code de droit canonique, les indulgences étaient un moyen d’accéder au paradis sans passer par le purgatoire ou d’y passer de façon partielle. Elles étaient accordées en échange d’un acte de piété, de charité ou de dévotion.Sceau en plomb du pape Eugène IV : les têtes de saint Paul et de saint Pierre séparées par une croix. Au-dessus nous pouvons lire « S PA S PE » (sanctus Paulus, sanctus Petrus) Testament de Gilles de Quarouble et Maroie, sa femme, novembre 1268 (GG 1 201) Ce testament est le plus ancien chirographe issu du greffe échevinal de Valenciennes. Avant la conquête de Louis XIV dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, l’institution notariale n’existait pas dans le Hainaut. Les habitants passaient donc leurs contrats privés (acte de vente, contrat de mariage, testament) devant les échevins de la ville. Les Archives municipales en conservent plusieurs dizaines de milliers datant du XIIIe siècle à la Révolution. Ils constituent une source généalogique de premier ordre.